«Le temps. La confiance. L’argent… Giuseppe Gregorj, marchand banquier en Corse (XIXe siècle) », Antoine-Noble Marchini, Ed. Albiana
L’ouvrage signé par Antoine-Noble Marchini et publié aux éditions Albiana - « Giuseppe Gregorj, marchand banquier en Corse (XIXe siècle) : Le temps, la confiance et l’argent » - se distingue par son exploration minutieuse de l’économie corse au XIXe siècle. L’auteur nous offre une perspective unique en se penchant sur les pratiques commerciales, les contraintes économiques et les figures majeures de l’époque.
À la source de cette étude figurent les archives du banquier bastiais Giuseppe Gregorj, principal financier des grands projets insulaires durant la première moitié du XIXe siècle. Seul banquier de l’île, Gregorj a joué ainsi un rôle crucial dans une économie oscillant entre les influences françaises et italiennes, témoin privilégié des transformations sociales de son temps. Par l’analyse de ses comptes et de sa correspondance au moyen d’outils modernes que sont la sociologie, le droit et l’anthropologie, Marchini enrichit notre vision de la Corse sous la Restauration.
En explorant également les relatins matrimoniales, amicales et d’affaires autour de Gregorj, l’auteur donne une dimension humaine et personnelle à une histoire économique souvent réduite à des chiffres et des bilans. À travers le personnage central du banquier Gregorj, c’est toute la société insulaire qui se dévoile avec ses ambitions et ses enjeux politiques à un moment où la ville de Bastia amorce son essor économique.
« Giuseppe Gregorj, marchand banquier en Corse (XIXe siècle) » est un ouvrage fondamental pour qui s’intéresse à l’histoire de la Corse. Jetant une lumière sur l’opacité du système bancaire, ce livre illustre le pouvoir grandissant de la finance dans une société encore rurale. Antoine-Noble Marchini comble une lacune historiographique majeure avec cette étude rigoureuse et passionnante, méritantamplement d’être saluée et reconnue. Un livre incontournable pour les passionnés d’histoire, initiés ou non aux mécanismes de l’économie.
Jocelyne Casta
